Largement dimensionné, pratique, modulable et plutôt sobre, le Koleos de Renault a drôlement évolué. Dans le bon sens.

On se souvient avec nostalgie – et un brin de provoc’ – de notre tout premier contact avec un Renault Koleos. C’était il y a quelques années, près de Fès, au Maroc… Dans leur discours d’introduction les responsables avaient expliqué leur incroyable «retard» d’arrivée sur le marché en expliquant qu’ils avaient «attendu de voir ce que proposait la concurrence, pour faire mieux et répondre aux attentes des clients». L’explication, un brin fumeuse, n’avait pas tenu longtemps face aux conditions dans le terrain le lendemain…

Manque de pot pour les organisateurs, il avait plu sur la piste sablonneuse prévue pour le parcours 4×4. Du coup, chaussés de pneus inadéquats, les Koleos patinaient et glissaient sur ce sable boueux n’offrant pas plus de grip qu’une route gelée. Mais il y avait pire: sur route goudronnée, le Koleos s’était montré plutôt pataud, sujet aux mouvements de caisse intempestifs et, surtout, piquant du nez à chaque freinage, à cause d’une suspension mal adaptée. Bôf, donc.

Mais ça, c’était avant… Depuis, Koleos a progressé. À pas de géant. Il y a, d’abord, le design. Nées de la plume de Laurens van den Acker, les lignes du «gros» SUV du Losange ont gagné en style, en finesse, en élégance. Imposant du haut de ses jantes des 19 pouces et doté d’un charme certain, il est encore plus distingué quand, comme pour notre version d’essai, il est choisi en version «Initiale Paris», sur laquelle des baguettes de chrome viennent souligner le tour des vitres et certains élément de ses flancs. On a apprécié le dessin des LED avant assurant tout à la fois la fonction «feux de jour» et conférant à la proue une agressivité assez sportive.

Les LED donnent à la proue un air sportif réussi

Il y a l’intérieur, ensuite. Plus cossu, plus cosy, mieux équipé et doté de tout ce que le high-tech automobile moderne a de meilleur, l’habitacle du Koleos est vaste, accueillant et pratique. Pour le pilote, rien à redire: l’ergonomie est soignée, les instruments lisibles et accessibles, les différents menus conçus dans un ordre logique et facilement accessibles. Par ces temps de canicule, on a beaucoup abusé des sièges avant refroidissants compris dans les options d'»Initiale Paris». Preuve que Renault a assuré l’essentiel, les designers d’intérieur se sont même offert  le luxe de gadgets cosmétiques, comme le choix de la couleur d’ambiance ou la fonction «désodorisant» du système de climatisation. Relevons encore que l’accès à bord est aisé, que la banquette arrière offre un espace généreux et que, bien sûr, des fixations Isofix permettent d’y installer des sièges enfant facilement et en toute sécurité. Quant au coffre, vaste (624 litres à la base – 1706 l banquette rabattue) et facile d’accès, il est doté d’un hayon motorisé et proposer, outre les poignée pour rabattre la banquette directement depuis l’arrière, lumière et prise 12 V, ainsi qu’un petit double fond pratique.

Et puis il y a le comportement routier… Plus rien à voir! Un peu à l’étroit en ville, vu ses dimensions (merci la caméra de recul et l’assistant de parking!), le Koleos se régale dès qu’il sort d’agglomération. Parfaitement à l’aise, endurant, puissant et silencieux sur autoroute, il se régale sur les chemins de campagne. N’hésitant pas, au besoin, à se salir les roues en sortant des sentiers battus. Une simple pression suffit pour le faire passer du mode deux roues motrices à 4×4. Et on peut même bloquer les différentiels pour obtenir un peu plus d’efficacité encore si le terrain l’exige. Bon, ne rêvez pas: le Koleos n’est pas pour autant un franchisseur prêt à affronter une piste de chars. Reste que, au vu de ce que l’on a vu, il va falloir des conditions particulièrement délicates pour le stopper…

Pour l’avoir essayé dans toutes les configurations (seul dans le trafic, à deux pour aller en course ou à cinq avec une petite demoiselle dans un siège bébé installé au centre de la banquette) on peut l’affirmer: le Koleos se sent à l’aise dans toutes les solutions. Et nos brefs essais dans le terrain ont démontré une belle dose de bonne volonté.

Au final, on  a beaucoup apprécié ce SUV, même si on regrettera qu’au vu de ses dimensions respectables (4,67 m de long, quand même…) Renault ne propose pas de version à 7 places. À cela une explication logique: le Losange entend réserver cette niche à ses Scenic et Espace… Autre petit regret, le comportement très «sage» du moteur: accélérations très linéaires et très calmes: tout ceci est parfaitement étudié pour plaire au plus grand nombre, puisque le Koleos est une «voiture globale» censée séduire le monde entier. Mais le bilan global, lui, est largement positif: pratique, confortable et très maniable, malgré son gabarit, le Koleos est un excellent véhicule, moderne, «branché» et bien équipé.