À la tête de PSA, Carlos Tavares a le sourire: son groupe vient de passer numéro 1 en Europe. Chez Renault-Nissan- Mitsubishi, Carlos Ghosn, lui, n’a pas de quoi pavoiser…

Amoureux de conduite sportive, Carlos Tavares mène ses affaires pied au plancher
Opel, Vauxhall, Peugeot, DS et Citroën: les marques du label PSA

Ce sont nos confrères de BFM qui ont relayé l’info aujourd’hui: en septembre, le groupe PSA a vendu plus de voitures que le géant Volkswagen et lui ravit la place de numéro un européen! Une grande première. Et non content de ce succès, PSA a vendu deux fois plus de véhicules que son concurrent Renault-Nissan-Mitsubishi. Ancien «second» de Carlos Ghosn, éjecté au moment où les affaires allaient très mal pour l'»Alliance», le fusible Carlos Tavares doit savourer son triomphe. Lui sur qui personne n’était prêt à parier quand il a repris les rênes d’un groupe PSA Peugeot Citroën qui avait frôlé la faillite en 2014…

Fini le temps où Carlos Ghosn (à g.) regardait Tavares de haut…

«PSA est sur la première place en Europe, devant celui qui est d’habitude numéro un, l’allemand Volkswagen. C’est une grande première», commente ce matin dans «Le Parisien» Maxime Picat, directeur de la division Europe de PSA, et ancien patron de la marque Peugeot. Mais ce n’est pas tout: «historiquement», Renault avait toujours devancé son concurrent sur leur marché national et son alliance avec Nissan devait lui assurer son statut de leader pour un bon moment. Or, même en «rajoutant» les ventes des véhicules d’origine japonaise, le Losange ne parvient plus à contenir le «Lion» sur le marché français. Une claque.

Les fers de lance de cet incroyable retournement de situation? Si La Dacia Sandero reste, incontestablement la voiture la plus vendue en France, c’est la 208 qui prend le meilleur sur sa rivale Clio. Mais l’écart est encore plus imposant si l’on compare les résultats de la 2008 de Peugeot sur la Renault Captur. Le secret? La gamme des lionnes est plus récente et son image est meilleure en termes de qualité et de finitions. Désormais, pour le public, acheter une Peugeot soutient la comparaison avec la concurrence allemande. Une chose encore impensable il a seulement cinq ans. Renault se consolera en apprenant qu’il reste numéro un des voitures «de flotte».

Implacables, les chiffres confirment la tendance: il s’est vendu 198 988 voitures des chez PSA en septembre, contre 171 963 de chez VW et 129 604 de chez Renault-Nissan-Mitsubishi. Et si on entre dans le détail, on s’aperçoit que, contre toute attente, c’est… Opel qui est une des bases de ce succès! Et là encore: qui aurait parié, quand Tavares a racheté la marque à l’éclair ultra déficitaire à General Motors, l’an dernier, qu’Opel allait lui offrir la place de numéro 1? Pourtant, avec 80 175 ventes, Opel fait mieux que Peugeot (71 854) et même que… VW (73 010)! À Wolfsburg, fief de VW, les murs doivent trembler… 

La 508, le nouveau vaisseau amiral de Peugeot

Cette incroyable succès arrive dans un moment pourtant on ne peut plus défavorable pour l’industrie automobile européenne. Première vraie conséquence du dieselgate, l’introduction des nouvelles normes WLTP beaucoup plus strictes a entraîné un effondrement des ventes sur à peu près tous les marchés: -23,5% en Europe en septembre! Une chose est claire: PSA a su parfaitement anticiper le choc WLTP. Le constructeur n’a même pas tenté de «doper» ses ventes avant l’entrée en vigueur des nouvelles directives, alors que chez Renault, Nissan, Jeep ou VW on a enregistré des pics de +40% en août, quand ces constructeurs ont accordé de gros rabais ou poussé leurs agents à remplir les stocks avec des véhicules répondant aux anciennes normes NEDC…