Héros de chez Dacia, le Duster est un véhicule assez épatant qui offre tout ce dont on a vraiment besoin. Et se permet le luxe d’y rajouter du superflu…

On se rappelle que, il n’y a pas si longtemps, lors du lancement de la marque Dacia, on avait entendu des grands «yakas» faire des affirmations péremptoires. Du genre: «Dacia est réservé, uniquement, aux marchés émergents», «Dacia a été pensée et restera comme une marque low-cost» ou même «Jamais vous ne trouverez de vitres électriques, de cliamtisation ou de GPS dans une Dacia». Mais ça, c’était avant…

Depuis, la situation économique étant ce qu’elle est, les «stratèges» ont découvert que, petit à petit, la marque avait fait un carton bien au-delà des «marchés émergents». Destinée en priorité aux pays du Maghreb, à l’Asie ou à l’Amérique du Sud, elle a littéralement envahi l’Europe. Un phénomène assez surprenant pour qui avait pu conduire une Logan de première génération. Mais ça aussi, c’était avant…

On a rendu, il y a quelques jours, le Duster de test que Dacia Suisse avait mis à notre disposition. Et, il faut bien l’avouer, cet essai a passablement modifié le regard que l’on portait sur les petites Roumaines… Fini les ajustages «au marteau», les plastiques mal ébarbés et les vis apparentes. Finis les grincements, les couinements et les moteurs qui cognent: aujourd’hui, une Dacia n’a plus grand chose à envier à une concurrence se battant dans la même gamme de prix.

Parce que si les progrès sont nets, les tarifs, eux, restent tout ce qu’il y a de raisonnables. La différence? Le client a «plus de voiture» pour son argent.

Alors soit, Dacia ne nous a pas mis à disposition de le Duster «Access», traction avant, d’entrée de gamme à 11 990 francs. Le «nôtre» était une version «Prestige», 4×4, toutes options, qui coûte 8600 francs de plus. Mais, même à 20 590 francs, allez trouver un autre engin, capable d’aller vraiment dans le terrain, qui vous offre autant? Vous voulez le détail? Une traction intégrale, donc, efficace et performante avec, à choix, un mode «traction», «4×4» ou «4×4 avec blocage des différentiels», mais encore le contrôle dynamique de trajectoire ESC, l’antipatinage, l’avertisseur d’angles morts, l’ABS avec aide au freinage d’urgence et répartiteur, l’assistance au démarrage en côte et à la descente, des vitres arrières teintées, un radar de recul, une caméra offrant une vue à 360 degrés, un régulateur/limiteur de vitesse, des rétroviseurs électriques chauffants, toutes les vitres à commande électrique, une climatisation manuelle, un combiné DAB/Bluetooth/GPS avec cartes de l’Europe et équipement téléphone avec boutons de commande au volant et on en passe. On est bien loin de la «low-cost-sans-la-moindre-option» des débuts…

Bon, d’accord, sur catalogue, c’est presque parfait, mais sur la route direz-vous? Sur la route? Là aussi, le Duster en offre pour votre argent: il roule! Et plutôt bien. Mais évidemment, à ce prix, il ne faut pas vous attendre au confort d’une Range Rover, à la tenue de route d’un Jaguar F-Pace, à l’explosivité d’un Stelvio Quadrifoglio ou au design d’un Volvo XC 60. Les performances et les reprises de son moteur diesel 115 chevaux sont correctes, mais pas décoiffantes. Et son bruit est assez perceptible, surtout à froid. Le nez a tendance à «plonger» au freinage et les effets de tangage et de roulis ne dérangent pas tant que vous n’essayez pas de battre le record du «tour de rond-point» avec. Et alors?

Qui, en Suisse, roule à plus de 140 de moyenne, effectue des freinages tardifs ou s’amuse à faire des départs arrêtés? Personne! En revanche, que ce soit dans le trafic en pleine ville, pour aller faire les courses – exercice dans lequel son coffre facile d’accès et sa banquette rabattable en 1/3 – 2/3 lui confèrent un certain brio – ou entreprendre un trajet long sur autoroute, le Duster répond présent! Et vous fait voyager dans des conditions de confort et de sécurité largement dans la moyenne. Alors que demander de plus? Des capacités de tout-terrain? Ca tombe bien: avec ses 1480 kilos, le Duster exploite au mieux sa traction intégrale. Et il ne craint ni les pentes abruptes, ni les angles, ni même les «croisements de ponts» dans lesquels excellent les pros du genre! Même sur trois roues, il se sent à l’aise (regardez la vidéo…). Et la Conso? La version Blue dCI fait aussi «tout juste» puisque, avec son mode Eco, elle tire ses 115 chevaux d’un bloc non pas 1595 cm3 (comme sur la SCe), mais bien 1461 cm3 seulement, avec filtre à particules (étiquette énergie C). De quoi s’en tirer avec un respectable 5,3 l/100 km durant notre essai, contre les 4,7 «officiels», pas mal.

Le fait est que personne ne pourra reprocher au Duster de ne pas se montrer à la hauteur des attentes. On ira même jusqu’à oser affirmer que, à ce prix-là, impossible de trouver non pas «mieux», mais déjà «aussi bien». Et c’est déjà plus que pas mal, non?

FICHE TECHNIQUE

VIDÉO