Au Salon GIMS de Genève (7-17 mars), le constructeurs allemand va dévoiler une grande offensive électrique multimarques

Un buggy chez VW, un petit SUV chez Audi, un crossover chez Skoda, tous les trois électriques? Cette fois c’est sûr: la maison mère de Wolfsburg et ses filiales d’Ingolstadt et Mlada Boleslav veulent être les reines du paradis branché des années 2020…

Retenez bien ces trois lettres: MEB. Elles sont devenues le centre de gravité d’un groupe qui veut, par tous les moyens, dissocier son nom du scandale du dieselgate. CHez VW, désorais, le nouveau mantra est M-E-B! Dans la langue de Goethe, c’est l’acronyme de Modular ElektroBaukasten. Comprenez, littéralement, kit de construction modulaire électrique ou, si vous préférez, une sorte de plateforme de base à laquelle, comme des legos, on peut ajouter ou enlever des éléments pour allonger ou raccourcir le châssis sur lequel on va «poser» différentes sortes de carrosseries.

Les éléments de base de ce châssis? Une structure porteuse entourant, en son centre, des packs de batteries. Une architecture parfaite permettant d’embarquer les éléments de stockage d’énergie nécessaires à alimenter des moteurs électriques, tout en les plaçant aussi bas que possible pour abaisser le centre de gravité et, corollaire, bénéficier d’un plancher plat sur lequel créer des habitacles faciles d’accès et agréables à vivre. Une base, modulable, pour tous les modèles électriques du groupe? CQFD.

Maintenant que cet élément essentiel base est au point, les designers des différentes marques du groupe peuvent jouer avec. Et poser dessus tous les véhicules qui naissent dans leur imagination fertile…

Chez Skoda, ce sera un concept de crossover coupé: le Vision iV concept, dérivé en droite ligne du Vision E présenté à Shanghai en 2017 et qui préfigure le modèle de série prévu pour 2020. à quelques semaines de l’ouverture du GIMS (Geneva International Motor Show, pour ceux qui n’auraient pas suivi…), Skoda a révélé quelques premiers dessins qui permettent de se faire une idée de l’engin. Le design est assez spectaculaire, avec une ligne de toit fuyante à l’arrière, façon coupé, des poignées de portes escamotables et des caméras en guise de rétroviseurs latéraux. Et puis, comme tout bon concept qui se respecte, on l’a doté d’immenses roues de 22 pouces, histoire d’accentuer encore l’impact visuel du bidule.

En matière de véhicules électriques, plus encore que pour une voiture normale, le design joue effectivement un rôle essentiel. Ajouté à l’équipement sophistiqué et aux gadgets high-tech embarqués, c’est lui qui est censé faire «avaler» au client potentiel la différence de prix significative imposée par une technologie coûteuse. Pourquoi donc pensez-vous que Tesla a équipé son Model X de porte à ouverture «papillon»?

Aucune précision n’a en revanche été donnée quant aux éventuelles caractéristiques technique de ce concept. On rappellera simplement qu’li y a deux ans, Skoda parlait d’une autonomie de 500 km pour son concept Vision E, supposé être équipé de deux moteurs d’une puissance totale de 310 chevaux, entraînant l’un l’axe avant, l’autre l’axe arrière, pour offrir une traction 4×4.

En attendant le modèle qui découlera de cette Vision iV, Skoda va lancer sur le marché cette année ses premières voitures «électrifiées», une Superb hybride plug-in et une version 100% électrique de sa minicar Citigo. Les deux premières ambassadrices d’une vague de 10 modèles que Skoda entend lancer d’ici 2022.

Fait intéressant, les Skoda basées sur une plateforme MEB devraient être construites dans l’usine historique de Skoda à Mlada Boleslav en République Tchèque, alors que la VW I.D. Neo (qui doit être lancée en 2020), le SUV compact de Audi et un modèle 100% électrique de Seat devraient être assemblés, eux, dans l’usine allemande «spéciale électrique» de Zwickau dans laquelle VW a investi près de 1,4 milliards d’euros et qui est censée pouvoir produire 330 000 véhicules électriques par an.

On vous parlait d’Audi? Voici donc le Q4 e-tron concept, qui dévoile à quoi ressemblera le futur bourdonnant des SUV de luxe à la sauce quatre anneaux… Compact, proche en taille de la VW I.D: Neo (qui est elle-même annoncée comme ayant les dimensions d’une VW Golf), il sera construit sur la plateforme MEB (contrairement au grand SUV e-tron et au e-tron Sportback qui seront lancés très prochainement sur le marché). Audi annonce une autonomie de 500 km et devrait être, selon les termes même de ses concepteurs, «un véhicule d’entrée de gamme à prix abordable et le best-seller électique de la gamme Audi». Dont acte.

Aux côtés du concept Q4 e-tron, Audi exposera quatre hybrides qu’il entend lancer sur le marché cette année encore, dont la version hybride plug-in du Q5. Le Seigneurs des Anneaux se tourne de plus en plus vers cette solution d’hybrdation pour faire diminuer la consommation de ses grands modèles de prestige. C’est ainsi que l’on devrait voir arriver dans le catalogue des versions électrifiées des A7 et Q8, en complément aux Q7 et A8 plug-in déjà existantes.

Pour autant, vues les exigences extrêmes de certaines de ses stars, Audi ne va pas se cantonner à la seule plateforme MEB. Elle utilisera des solutions exclusives et lorgne, aussi, la plateforme J1 de la Porsche Taycan, sur laquelle elle entend bâtir son modèle de prestige, la e-tron GT qu’on a pu découvrir, sous forme de concept, au dernier Salon de Los Angeles et qu’Audi positionne en rivale directe de la Tesla Model S.

D’ici 2025, ce ne sont pas moins de 12 modèles 100% électriques que Audi envisage de commercialiser, espérant vendre près de 800 000 voitures électriques ou plug-in par an, soit un tiers de sa production.

Et chez Seat? Pas encore de «fuite organisée» pour l’instant. Ou plutôt si, une: un petit «véhicule de mobilité urbaine individuelle» dont on a pu apercevoir un teaser plutôt… obscur.

Si l’on se fie à ce que l’on croit distinguer de cet énigmatique cliché, on pourrait penser à une version «seatisée» d’un Segway. Ce qui ne serait pas totalement incongru, puisqu’il y a déjà eu collaboration entre Seat et le constructeur américain de petit gyropodes individuels pour la mise au point de la trottinette électrique eXS. Vous croyez? Perdu!
C’est le président de Seat Luca de Meo, en personne, qui a dévoilé ce prototype conçu comme une «plateforme de mobilité» lors de la conférence de presse agendée le lundi 25 février, dans le cadre du Mobile World Congress qui s’est tenue à Barcelone. En fait, le bidule s’appelle Minimo est plutôt le pendant, signé Seat, du… Twizy de Renault! Et on pourra le découvrir au GIMS 2019 à Genève.