Avec la nouvelle version de son best-seller, la marque d’Hiroshima fait un immense bond qualitatif. Et ce n’est, pour l’instant, qu’une partie des bonnes nouvelles
LISBONNE, Philippe Clément
On ferme les yeux, on les rouvre… Non, nous n’avions pas rêvé. Nous sommes bien assis au volant de la nouvelle Mazda3. Mais que s’est-il passé? Au moment de son lancement, il y a six ans, on avait déjà noté les réels progrès effectués par rapport à la version précédente. Mais rien à voir avec cette fois… Le temps que vous lisiez ce préambule, nous sommes d’ailleurs toujours en train de cligner des yeux: mais que s’est-il passé? Les designers chargés de concevoir l’intérieur ont-ils été touchés par la grâce. Ou alors ils ont bu ou fumé quelque chose d’exceptionnel. Parce que, franchement…
Le design est sans aucun doute une question de goût, mais il faut reconnaître que cette fois, Mazda est parvenu à réunir tout ce que nous préférons: une sobriété maximale, des lignes simples et claires, des matériaux de très grande qualité, des ajustages millimétrés et, pour ne rien gâcher, une ergonomie tutoyant la perfection. Cela commence au moment de prendre place à bord: non seulement le confort des sièges est exceptionnel mais, en plus, ils sont placés assez bas ce qui permet un excellent «ressenti» de la conduite. Nous y reviendrons. Pour l’instant, on note simplement que la position de conduite idéale est trouvée en quelques secondes et que c’est un jeu d’enfant de régler ensuite le volant, tant en hauteur qu’en profondeur.
Cockpit de qualité premium
C’est à ce moment-là, une fois si bien installé, qu’on se met à cligner des yeux. Tous les éléments du poste de conduite semblent avoir été dessinés en fonction de votre gabarit. Tout est simple, clair, lisible, accessible, symétrique.
Les ingénieurs nous expliqueront avoir avoir même été jusqu’à harmoniser l’intensité de l’éclairage, blanc, pour offrir une plus grande lisibilité, une plus grande sérénité, lors de la conduite de nuit. En un mot comme en cent, c’est magnifique. Cerise sur le gâteau, cette relative simplicité cache une débauche de technologie. Le combiné d’instruments, par exemple, est un grand écran digital sur lequel les «compteurs» peuvent être paramétrés selon vos préférences. Et l’écran central de 8’’8 pouces se pilote, comme avant, via la molette centrale dont les contrôles, comme d’ailleurs celui de tous les boutons, poussoirs ou leviers, a été retravaillé pour offrir une impression de qualité augmentée. Inutile d’essayer d’appuyer dessus, il n’est pas tactile. Ça tombe bien: il est placé un peu trop loin pour pouvoir être touché. Et ça évite… les traces de doigts!
Ce dithyrambe «designistique» passé, on se dit que le plumage c’est bien, mais qu’il faut que le ramage soit à la hauteur. Et là, nous allons aller de surprises en surprises. La mauvaise, d’abord: nous pensions, naïvement, que nous allions pouvoir prendre le volant de la version dotée du nouveau moteur SKYACTIV-X, celui dont Mazda nous rebat les oreilles depuis des mois et qui est censé reprendre le meilleur de l’essence et du diesel en termes de couple, de puissance, de souplesse et de consommation. Pas de chance: ce bloc de 2 litres, 181 ch et 222Nm – encore en développement et en phase d’homologation- ne sera prêt qu’en octobre, au mieux.
Nous nous sommes donc rabattus sur le 2 litres essence (le diesel ne sera pas importé en Suisse) SKYACTIV-G de 122 ch et 213 Nm qui est associé à un système d’hybridation léger de 24 volts et dont le petit moteur électrique vient «assister» le moteur thermique pour minimiser la consommation. Le système i-Eloop permettant, lui de convertir l’énergie cinétique récupérée lors des freinages pour la stocker dans une petite batterie Li-ion.
Un super boîte manuelle
Les bonnes, maintenant… D’abord la boîte manuelle: directe, courte et très précise, elle est encore plus plaisante à utiliser que celle, pourtant déjà très «fun» de la MX-5! Et ça tombe parfaitement bien parce que, sans turbo, la puissance du moteur SKYACTIV-G est à aller chercher très haut dans les tours. Il faut donc sans cesse jouer du sélecteur si l’on ne veut pas se contenter de rouler «éco» en 6e sur autoroute. Par acquis de conscience, nous avons aussi essayé la version équipée de la boîte automatique à 6 rapports dotées de palettes au volant.
Dans les deux cas, l’association boîte-moteur nous a paru excellente et efficace. Mais la constatation s’impose: la Mazda3 est une voiture de 2019, c’est-à-dire orientée «faible consommation», «faibles émissions» et «écodrive». Si vous voulez la bousculer – et aller chercher un peu les limites du châssis – il va falloir faire grimper le moteur haut dans les tours. Et ne pas hésiter à jongler avec la boîte. Vous découvrirez alors une voiture bien équilibrée, solidement posée sur la route et qui n’attend… qu’une version MPS hautes performances. Ou, plus pragmatiquement, les 59 chevaux supplémentaires de la version SKYACTIV-X.
En matière de test, les organisateurs nous avaient concocté un joli mélange entre autoroute et routes de campagne avec, en prime, un petit parcours urbain dans Cascais. Trois excellents exemples d’utilisation de la Mazda3. Parfaitement à l’aise en ville – où la version automatique fait merveille – elle se glisse dans la circulation avec souplesse et se faufile partout, souveraine sur autoroute – où son régulateur de vitesse actif s’occupe de tout – et dynamique dans les petits lacets, à condition de la secouer un peu. Seul petit bémol: l’amortissement est assez ferme. Mais le grand confort des sièges atténue un peu ce ressenti «direct».
Équipement ultra complet
Design chic, qualité premium, qu’en est-il de l’équipement? Encore une bonne nouvelle: il est archicomplet! Et ce dès la version de base Ambition, proposée à 27 990 francs et qui est équipée du contrôle dynamique G-Vectoring Control, du contrôle de stabilité DSC, de l’antipatinage TCS, du système d’alerte de baisse de vigilance du conducteur, de la reconnaissance des panneaux de circulation, du système de sécurité pré-collision avec aide au freinage active SBS, de l’aide antipollution en lieu urbain avec détection des piétons et des cyclistes SCBS, de l’alerte de trafic transversal arrière RCTA, du système de surveillance des angles morts et de l’assistance au maintien de voie LAS, d’un GPS, de détecteurs de parcage arrière, de la climatisation, d’un régulateur de vitesse adaptatif, d’un système audio compatible Apple/Android, du Bluetooth, de l’affichage tête haute et de phares full-LED. Sans oublier, évidemment, d’un volant et de quatre roues! On rigole, on rigole, mais l’équipement de base est, on le voit, très complet.
La version supérieure Revolution est, elle, affichée à 32 990 fr. Elle propose, en plus, une caméra couplée au système d’alerte de baisse de vigilance du conducteur, un assistant à la conduite dans les embouteillages CTS, une alerte de trafic transversal avant FCTA, une aide anticollision en marche arrière avec freinage d’urgence SCBS-R et une aide anticollision en cas de trafic transversal arrière avec freinage d’urgence RCTB, une vision à 360 degrés via quatre caméras, des détecteurs de parcage à l’avant une climatisation bi-zone, une verrouillage centralisé avec fonction «sans clé» et des sièges avant et un volant chauffants. Autant d’éléments qui peuvent d’ailleurs être montés sur la version Ambition, via un «pack» d’options facturé 2700 francs (3100 fr. si, en plus, vous voulez opter pour les jantes 18’’ en couleur Dark Gray)
Aussi en version 4×4!
En clair – et en résumé – la nouvelle Mazda3 peut être à vous de 27 990 francs, en version Ambition de base, à 39 590 francs en version Revolution 4×4 tout équipée. Car oui, et c’est une vraie… révolution: la nouvelle Mazda3 sera disponible en version 4×4. Que ce soit en Ambition ou en Revolution, mais uniquement dans sa version équipée du nouveau bloc SKYACTIV-X. Une raison de plus pour l’attendre de pied ferme!
À titre de comparaison, Mazda s’est amusé à comparer sa nouvelle 3 avec la concurrence. À commencer par la Golf. À la question: combien faut-il rajouter, via des options, à la Golf Confortline pour atteindre le niveau d’équipement de la Mazda3 de base, la réponse est 6800 francs. Combien d’options faut-il ajouter à la Golf Highline pour arriver au niveau d’équipement de la Mazda3 Revolution? La réponse est 9790 francs. Combien faut-il ajouter d’options à la Ford Focus ST-Line pour arriver au niveau d’équipement de la Mazda3 Ambition? 3620 francs. Et combien faut-il rajouter d’options à la Mercedes Classe-A « EDITION » pour arriver au niveau d’équipement de la Mazda3 Ambition Pack? 10 351 francs. C’est sans appel…
Avec ça, vous à savez tout, ou presque, de la nouvelle Mazda3. À vous, maintenant, d’aller vous en faire une idée plus précise. Avec un essai…
Notez que la nouvelle Mazda3 existe aussi – et sera également importée en Suisse – en version Sedan à 4 portes, là encore, uniquement dans sa motorisation SKYACTIV-X. Ce qui nous donnera l’occasion de vous en reparler bientôt…
FICHE TECHNIQUE
Dimensions
Lxlxh: 4,46 x 1,79 x 2,03 m
Empattement: 2,73 m
Coffre: de 358 à 1026 l.
Places: 5
Poids à vide: 1275 kg
Moteur
Cylindrée: 1759 cm3, 4 cylindres en lignes, 2 ACT, 16 soupapes
Type: injection directe avec catalyseur et filtre à particules
Taux de compression: 14,8/1
Mild Hybrid: alterno-démarreur (B-ISG) de 600kJ
Performances
Vitesse maxi: 197 km/h (limitée électroniquement)
0-100: 10’’4 (autom: 10’’8)
Consommation mixte normalisée: 6,2 l/100 km (autom: 6,5 l/100 km)
Emissions de CO2: 139 g/km (autom: 148 g/km) avec jantes de 16’’
142 g/km (autom: 152 g/km) avec jantes de 18’’
Prix
Hatchback
Ambition: dès 27 990 fr.
Ambition + Pack (options): dès 32 690 fr.
Revolution: dès 32 990 fr.
Boîte automatique: + 2000 fr.
Autres versions à venir:
Hatchback et Sedan en version SKYACTIV-X, toutes les deux disponibles en finition Ambition ou Revolution et en version traction avant ou 4×4.
Prix prévus pour les Hatchback:
Skyactiv-X Ambition, traction avant manuelle: dès 31 990 fr.
Skyactiv-X Ambition traction avant automatique: dès 33 990 fr.
Skyactiv-X Ambition 4×4 manuelle: dès 33 990 fr.
Skyactiv-X Ambition 4×4 automatique: dès 35 990 fr.
Skyactiv-X Revolution traction avant manuelle: dès 35 590 fr.
SkyactivX Revolution traction avant automatique: dès 37 590 fr.
Skyactiv-X Revolution 4×4 manuelle: dès 37 590 fr.
Skyactiv-X Revolution 4×4 automatique: dès 39 590 fr.