VW va-t-elle réussir là où Tesla a échoué: proposer une véhicule 100% électrique a un prix accessible au grand public? À voir…

Et si la révolution électrique que tout le monde attendait s’appelait ID.3? Elle a la grandeur d’une Golf, un look rappelant furieusement la Golf, mais ça n’est pas une Golf. «Elle», c’est ID.3, la première voiture électrique de masse signée VW. À l’image de sa Coccinelle, première Volkswagen, voiture accessible à chaque membre du peuple – ou presque – l’ID.3 veut révolutionner le marché en devenant la voiture 100% électrique que l’on peut s’offrir sans faire exploser son budget.

Dans l’intention, tout semble parfait. VW a lancé ce mercredi une campagne de marketing pour pousser les gens à réserver leur ID.3. Exactement le même principe que Tesla avait appliqué à sa Model 3. Prix du véhicule: 40 000 euros, pour une version spéciale lancement bien équipée, avec quatre couleurs à choix, contrôle vocal et navigation. Mais VW a d’ores et déjà annoncé un modèle d’entrée de gamme à moins de 30 000 euros, ainsi qu’une version dotée d’une batterie de plus grande capacité, un affichage tête haute à réalité augmentée, mais dont le prix n’a pas encore été dévoilé.

Comme chez Tesla, les clients sont invités à s’inscrire, à payer un acompte (en l’occurrence de 1000 euros), remboursable jusqu’en avril 2020, pour devenir l’heureux propriétaire d’une ID.3 «launch edition», série limitée à 30 000 exemplaires (oui, «limitée»!) dotée de la batterie standard qui permet théoriquement de parcourir 420 km sur une seule charge, selon les mesures WLTP. À noter que l’ID.3 sera à terme disponible en trois puissances de batteries, assurant des autonomies de, respectivement, 330, 440 et 550 km.

«Avec l’ID.3, nous allons inaugurer le troisième chapitre stratégique majeur pour notre marque, après la Coccinelle et la Golf», a déclaré le chef des ventes de VW Jürgen Stackmann, «et nous allons étendre notre offre aux segments supérieurs et inférieurs. Nous avons beaucoup de modèles en préparation.»

C’est qu’il en va de la survie du VW Group. Après le déclin du diesel, impossible d’atteindre les marges de CO2 fixées par Bruxelles sans passer, massivement, par l’électrique. C’est pourquoi ID.3 n’est que la pointe d’un iceberg à venir, construit sur la nouvelle plateforme électrique MEB de Volkswagen. Une ribambelle de plus de 20 modèles devraient suivre dans les cinq ans, tant chez VW que chez Audi, Seat et Skoda. Mais ID.3 porte aussi la lourde responsabilité d’ouvrir la voie pour permettre à VW d’atteindre l’objectif ultra ambitieux qu’elle s’est fixé: devenir le constructeur électrique numéro un d’ici 2025.

Autre stratégie «piquée» à Tesla: VW offrira gracieusement la charge – jusqu’à concurrence de 2000 kW/h – aux acheteurs de son ID.3 durant la première année, y compris l’accès au réseau de recharge rapide européen Ionity. De quoi rendre VW optimiste, puisque du côté de Wolfsburg, on se dit convaincu que les 30 000 véhicules de la série «limitée» auront trouvé preneur avant la présentation officielle de la voiture, en septembre, au Salon de Francfort. À noter, pour terminer, que cette série est limitée à l’Europe – avec en point de mire les marchés électriques «principaux» que sont la Norvège, l’Allemagne, les Pays-Bas, la France, le Royaume-Uni et l’Autriche – et qu’aucune commercialisation n’est, pour l’heure, prévue en Chine, ni aux États-Unis.