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Ainsi donc, nos édiles ont décidé d’introduire une surtaxe de 10 centimes par litre de carburant, pour permettre à la Suisse d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Un peu comme si, demain, on décidait d’augmenter d’un franc le prix du kilo de pain pour lutter contre la faim dans le monde…

Les enfants du tiers-monde auraient-ils plus à manger si les Suisses décidaient de manger leur fondue à la cuillère, sans pain? Évidemment non! Tout comme il serait absurde de croire que le CO2 dégagé par le moteur d’une voiture dont on aurait fait le plein à 1.80/litre plutôt qu’à 1.70/litre serait moins polluant. Il y en aura autant, il nous coûtera juste plus cher, mais ça donnera bonne conscience à nos «sages». C’est totalement idiot!

Et c’est une menace de plus sur un pan de l’économie qui fait vivre des milliers de personnes dans notre pays. Mais en ces temps où les manifestations pour le climat et les discours d’une ado suédoise font la Une de tous les journaux et émissions de radio ou de télévision il est de bon ton, pour s’assurer un score aux élections, de hurler avec le reste du troupeau vert.

Si, encore, on avait l’assurance que l’intégralité du produit de cette taxe allait être affectée à la lutte contre les émissions de CO2, on pourrait encore, éventuellement, entrer en matière. Mais c’est loin d’être le cas. Il y aura donc rigoureusement autant de CO2 avant, qu’après la taxe. Mais, nous dit-on, une partie de ce montant reviendra aux citoyens, sous la forme de prestations pour les assurances sociales, ou autres. On prend donc dans notre poche droite pour, ensuite, remettre une pincée de ce montant dans notre poche gauche? Bonjour la logique.

De fait, cette nouvelle idée de génie ressemble, c’est le comble, à une gigantesque «usine à gaz» dont le seul réel effet sera de donner du travail à un bataillon de ronds-de-cuir chargés de percevoir, puis redistribuer les montants de cette taxe dont, on le rappelle, plus de 60% se «perdront» dans les méandres administratifs, sans servir à rendre les transports publics gratuits ou le prix du billet de train moins cher.

Pour justifier leur trouvaille, les politiciens affirment que «grâce à la taxe sur les combustibles, nous sommes parvenus à diminuer de 30% les quantités de CO2 dégagés dans l’atmosphère depuis 1990.» En omettant évidemment de rappeler que si les quantités de CO2 dégagées ont tellement baissé, c’est avant tout grâce aux améliorations techniques apportées aux moteurs par les ingénieurs de l’industrie automobile.

C’est faux, c’est mensonger et c’est inique mais, une fois de plus, on constate qu’il est infiniment plus facile de taxer les citoyens à tout-va plutôt que d’essayer de prendre des mesures qui, elles, pourraient avoir réellement de l’effet sur le réchauffement climatique. Un exemple? Des scientifiques ont calculé qu’on parviendrait à diminuer de 2/3 du carbone présent dans l’atmosphère simplement… en replantant des arbres.

Faire quelque chose d’intelligent, tout en cessant de diaboliser l’industrie automobile et ceux qui en dépendent? Voilà une idée dont on pourrait peut-être réfléchir sous la Coupole fédérale.

On peut rêver, non? Pour l’instant, c’est gratuit. Et ça ne dégage pas de CO2.