Avec sa version surboostée de l’Ateca, la jeune marque Cupra frappe fort. De quoi se forger une image de gagnante en séduisant les amateurs et amatrices de conduite sportive

À la voir, comme ça, sur le parking de l’aéroport, on ne «tombe pas par terre». Habiles, les designers de chez Cupra ont évité le piège du bling-bling ostentatoire. Pas d’aileron disproportionné, pas de jupes latérales ou de spoiler mahousse qui viendrait tout gâcher. Non. À priori, la Cupra Ateca semble être une… Seat comme les autres. Et puis on se rapproche…

Et là, on remarque les spoilers. Petits, subtils, ils courent le long de la vitre arrière. Mais, peints en noir, on les remarque à peine. Pareil pour les deux doubles sorties d’échappement: elles soulignent bien l’aspect sportif, mais sans forcer le trait. Sur la face avant aussi, les retouches sont bien là. Les prises d’air sont plus larges, la plaque d’immatriculation est cernée par le nouveau sigle, au dessus, et une large inscription «CUPRA», en dessous. Les jantes, magnifiques, laissent largement entrevoir les étriers de freins signés Brembo (en option: 2790 fr.). Bref, globalement, il y a de l’Ateca normale, un zeste de RS Q3 de chez Audi et même, si, si, un zeste de Porsche Macan dans cette allure générale plutôt vitaminée.

C’est que la Cupra Ateca cache un joli secret: sous son capot nervuré bat un «gros cœur»: un TSI de deux litres de cylindrées qui développe… 300 chevaux. Si, vous avez bien lu: 300 chevaux! Pas mal, non? D’autant que cette pièce mécanique maîtresse s’offre le luxe d’être couplée à une boîte DSG à sept rapports et à une traction intégrale 4Drive. De quoi lui conférer un caractère de taureau de combat: un poil lourd au démarrage (1660 kilos tout de même!) mais puissant, rapide et endurant. Et agile. Tellement agile… Les chiffres parlent pour elle: 0-100 en 5’’2, 247 km/h en vitesse de pointe et un couple de 400 Nm. Pas mal, pour une voiture de 4,38 m de long, 1,84 m de large et 1,63 m de haut.

Pour nous permettre de l’essayer dans les meilleures conditions, Cupra n’avait pas fait les choses à moitié. D’abord, un parcours de «liaison», pour nous emmener de l’aéroport au Château d’Olèrdola, sur les hauts de Sitges. Un trajet fait essentiellement d’autoroute et qui aura permis de mettre en avant les deux premières qualités de l’Ateca version Cupra: le confort et le silence. Très bien dessinés, les sièges sport offrent une assise ferme mais confortable, soutiennent parfaitement les lombaires et assurent un bon maintien latéral. Surtout quand, comme c’était le cas dans notre véhicule de test, ils sont recouverts d’alcantara. On a beau dire, ça glisse quand même nettement moins que le cuir…

On profite de l’occasion pour vous parler un peu du design intérieur. Et l’on se dit que, décidément, le tandem Seat/Cupra a définitivement laissé derrière lui l’étiquette du «parent pauvre» du groupe Volkswagen. Fini les technologies reprises, plusieurs mois après, des autres marques du groupe: désormais les cousines espagnoles sont à la pointe du progrès. Le tableau de bord est digital et peut se paramétrer à l’envi, le volant sport asymétrique est petit et regroupe un minimum de commandes essentielles, l’écran géant du combiné GPS/audio/réglages est parfait et doté d’une fonction d’«éveil» qui le fait entrer en mode actif dès que vous approchez la main, et la console centrale regroupe le reste des commandes.

À commencer par une petite molette qui vous permet de passer d’un mode de conduite à l’autre, soit de «confort» à «neige», en passant par «sport», «individuel» et «terrain». Mais la position qui intéresse tout le monde – et qui était réglée par défaut lors de notre prise en main – consiste en un petit drapeau à damiers situées entre «sport» et «individuel». Si vous l’activez, l’écran de contrôle affiche «Cupra»: le mode dans lequel tous les paramètres de conduite. sont au top.

Réel plus, ou gadget? Et si on vous proposait une «spéciale» de rallye pour essayer? Sitôt dit, sitôt fait! Sur un tracé longeant l’autoroute qui mène à Manresa, les organisateurs et les policiers du Mossos d’Esquadra avaient carrément fermé une portion de route! De quoi se retrouver dans des conditions proches de celles d’un rallye. Trois… deux… un… top! Le starter nous lâche en piste! Mode «Cupra » enclenché, boîte de vitesses en mode manuel, on joue avec les palettes au volant. Au départ, même constatation que sur l’autoroute: il faut laisser le moteur grimper dans les tours pour que la puissance arrive à «arracher» le poids de notre «super Ateca». Mais une fois lancée, quelle fusée! Les 300 chevaux ne demandent qu’à galoper, les liaisons au sol sont excellentes, le châssis très rigide et la direction nette est précise. De quoi s’offrir un moment de plaisir XXL. Sprints en ligne droite, freinages agressifs en entrée de courbe, remise de gaz franche et généreuse: sur un goudron légèrement humide, les pneus ont eu fort à faire pour contenir notre bonne humeur. Mais rien, des flaques aux épingles, des virages aux descentes, compressions et remontées, n’aura réussi à remettre en question le sentiment de sécurité et de puissance maîtrisée que l’engin procure. Et quand, au bout de cinq petits kilomètres de «run», on a atteint le panneau STOP, les accompagnateurs n’avaient pas besoin de poser la question: la taille du sourire suffisait à attester du plaisir qu’on avait ressenti derrière le volant.

Mais, à de rares exceptions près, la route n’est pas un circuit. On a donc aussi testé la Cupra Ateca de façon «civile» et raisonnable. Sur une petite boucle au milieu des innombrables petites routes tortueuse dont regorge la région, puis sur un mélange autoroute/route côtière/ville, pour rejoindre l’hôtel. Au final, près de 130 km qui nous ont convaincus: la Cupra Ateca c’est, passez-nous l’expression, «de la balle!» Un tempérament de feu, dans un emballage de petit SUV familial tout ce qu’il y a de pratique et de cosy. Un engin qui permet de rouler tout à fait calmement, tranquillement, dans le trafic quotidien et, parallèlement, se payer de bonnes et franches tranches de plaisirs de conduite si, un jour ou l’autre, vous avez l’occasion d’aller faire un tour sur une Autobahn allemande… Ou alors en vous lançant à l’assaut d’un de nos cols helvétiques et en vous offrant le plaisir d’accélérer encore là où les autres commencent déjà à freiner.

Pilote émérite de la Cupra TCR et ambassadeur de la marque, Jordi Gene le relevait lui-même. «Je suis un pilote et donc, normalement, mes voitures sont beaucoup plus basses. Alors, quand on m’a demandé de participer à la mise au point de cette Cupra Ateca, je me suis demandé ce qui allait se passer. Mais plus je l’ai roulée, plus j’ai été épaté par ses capacités et ses performances. Il y a du vrai matériel de course dedans. Les freins, par exemple, que nous avons testé sur notre circuit d’essai de Castelloli, qui est l’un des plus exigeants en termes d’utilisation des freins. Jamais nous n’avons décelé la moindre trace de fading. Et la vitesse de passage en courbe est remarquable. C’est vraiment un véhicule polyvalent, avec lequel je peut vraiment avoir du plaisir de conduire et qui me permet, aussi, d’emmener ma famille dans la vie de tous les jours.»

De quoi attester du potentiel de la nouvelle marque. Cupra – un condensé de Cup et de Racer – affiche de grandes ambitions et cherche à séduire de nouveaux clients. Sa première, l’Ibiza Cupra, était encore badgée Seat. Plus de trace du S ici: l’Ateca est la première «vraie» Cupra du nom. Et elle revendique clairement ses origines sportives, tout en offrant un compromis intéressant au niveau du confort et de la richesse de l’équipement. Cockpit virtuel, Connectivity Box, surveillance périphérique «Front Assist» avec freinage d’urgence en ville, caméra «Top View», assistant de parking, régulation adaptative du châssis DCC, système de navigation, régulateur de vitesse, aide au démarrage et phares LED font, entre autres, partie de l’équipement de série.

En Suisse? La voiture sera disponible mi-novembre et elle est déjà commandable. Et configurable sur www.cupraofficial.ch. Si vous êtes tentés, n’attendez pas trop: ceux qui l’auront commandée d’ici fin décembre seront non seulement sûrs d’être les premiers servis mais ils bénéficieront, aussi, d’un bonus «Swiss Cupra» de 1000 francs. Ah, oui, tiens: le prix? Il commence à 48 500 francs. Les principales options se composant de «packs» d’assistance allant de 470 fr (pour un assistant de feux de route et un lane assist) à 1100 fr (pour la série complète avec reconnaissance des panneaux de signalisation, assistant d’embouteillage, assistant au freinage d’urgence, détecteurs d’angle mort et un aide à la sortie de stationnement.) Et pour les plus sportifs, bien sûr, les freins Brembo Performance (2790 fr.) et les sièges baquets Cupra (1490 fr.). Un peu plus de 50 000 francs donc, pour un véhicule tellement original qu’il n’a pas de concurrent sur le marché. Chez Seat/Cupra Suisse, on pense en vendre 350 d’ici la fin de l’année. Et 1000 supplémentaires l’an prochain, ce qui représenterait près de 40% du nombre total d’Ateca prévues (1525 Seat Ateca / 1000 Cupra Ateca).

FICHE TECHNIQUE